Tiamat. Cadavre exquis.
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Tiamat. Cadavre exquis.


 
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 Esquisses et talon brisé.

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Mirmée Ruskavel
Erÿn
Mirmée Ruskavel


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MessageSujet: Esquisses et talon brisé.   Esquisses et talon brisé. EmptyJeu 28 Aoû - 15:36

C’était difficile. Trop difficile. Et incroyablement long ! Mirmée, généralement, ne se formalisait pas d’une perte de temps employée en la faveur de son Art, mais courir ainsi après une image, si longtemps, sans même parvenir à l’effleurer du bout des doigts rongeait inexorablement sa patience. Promesse intérieure que de ne pas passer à l’objectif suivant. Mort à la facilité, elle trouverait ce qu’elle était ici, ainsi qu’à tant d’autres endroits, venue chercher. Un talon cassé. Ridicule ? Mais nécessaire. Moins de deux siècles, et elle perdait plusieurs semaines à rechercher cette maudite brisure. Elle n’aurait jamais le temps. Jamais le temps.
Les yeux comme fous dardaient avec intérêt les allées et venues. Installée sur un siège de métal, calepin sur les genoux, crayon voletant furieusement entre ses doigts. En face d’elle, deux vitrines, gauche, droite, respectivement bijoux et fourrure. La pâleur de son épiderme, accentuée par un manque évident de sommeil, contrastait avec le noir impeccable du tissu fin qui la recouvrait des pieds à la clavicule. L’heure de pointe lui conférait un large panel de Skulls, mais également une couverture particulière : l’effervescence masquait partiellement son aura. Elle était bel et bien là, mais nul ne se retournait, ou rarement.
On affluait, se bousculait, tout ceci agrémenté d’une armée de talons martelant le sol. Elle priait ardemment pour que l’un d’eux se brisât, sous son nez. Cela arrivait, elle le savait.

« Putaiiiiin de merde-euh ! »

Le bleu électrique accrocha instantanément un groupe de trois Skulls qui venait de créer un trou béant dans la foule mouvante. Tous de taille moyenne, un seul d’entre eux portait ses cheveux longs et lisses, les autres courts et en bataille, dont l’un s’était penché avec agacement en arrière, examinant l’étendue des dégâts. Il n’en fallut pas davantage à Mirmée pour s’approcher, calepin et crayon en main. Cette fois, on s’écarta proprement, presqu’automatiquement à son passage, aura dérangeante. Le Skull la contempla d’un œil torve une fois qu’elle se fut postée devant lui, auquel elle ne retourna qu’un sourire faussement aimable, avant de s’agenouiller et de saisir avec délicatesse la fine cheville.

« Vous permettez ? »

Pas de réponse ? Alors c’était oui. Que de privilèges pour un Erÿn parmi les Skulls. Sous le regard soupçonneux mais le silence non moins respectueux du groupe, Mirmée détailla avec attention le cylindre grossièrement découpé que surplombait l’arrière de l’escarpin. Le talon avait foutu le camp. Salement. Il faudrait coller au croquis une expression de surprise ou bien… un air de dire « Putain de merde-euh ! » Elle ne savait pas encore.

« Pourriez-vous appuyer votre main contre le mur ? Juste là, de cette façon. Comme ça, c’est très bien. Maintenant, accentuez l’inflexion de votre cheville. Non, un peu plus vers l’extérieur. Parfait, ne bougez plus. »

Elle débuta ainsi de vagues esquisses. Le Skull, son corps frêle, talon brisé mis en évidence, avec une reproduction de la chaussure en haut à droite de la feuille. Cinq minutes, tout au plus, au terme desquelles Mirmée remercia son modèle de fortune qui ne se fit pas prier pour s’éloigner immédiatement, claudiquant, suivi de très près par ses deux compagnons. Une bonne chose de faite, en témoignèrent les traits désormais satisfaits de l’Erÿn qui jugea bon de s’extirper de la foule. Dans un même mouvement, elle arracha la feuille nouvellement souillée afin de la coincer dans la pochette située à l’intérieur de la couverture, où d’autres idées sommeillaient paisiblement. Elle ne parvint pas à ranger le dessin correctement tout en gardant le crayon entre ses doigts. La feuille se sacrifia, chuta vertigineusement au sol dans un claquement sec, avant de glisser sur une courte distance, parfois interceptée par des pieds impatients. On ne lui témoigna aucun égard, fut piétinée farouchement sous les yeux de sa propriétaire restée impassible. Personne ne la ramassait. Quelle impolitesse. Mirmée, de ce fait, entreprit de braver la vague ondoyante de Skulls, réduisant les centimètres entre sa possession et elle. Espérons désormais qu’on ne la gratifiât pas d’un coup de pied supplémentaire.

[Izöiã !]
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Izöiã Vœwen
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MessageSujet: Re: Esquisses et talon brisé.   Esquisses et talon brisé. EmptySam 30 Aoû - 13:55

La cabine d’essayage. Un petit espace individuel sympathique où vous pouvez laisser libre cours à votre imagination. Une caméra, planquée quelque part, vous observait. Avec derrière, un vicieux horrible à lunettes et boutonneux qui se masturberait pendait que vous vous déshabillez afin d’essayer un pantalon à la con et un tas d’accessoires que vous avez pris parce qu’une affiche vous ordonnait de les prendre. Parce que ces saloperies VONT avec le pantalon, c’est inéluctable. Et vous sentirez en vous comme un immense vide, un profond regret de ne pas avoir pris cette ceinture de merde. Baiser. Se droguer. Se mutiler. Se fringuer. La vie de Skull. La vie d’Izöiã. Une seule différence : c’était lui le « mutilant ». La cabine d’essayage. Pouvait-on niquer là-dedans ? Le jeune Erÿn la partageait actuellement avec un Skull, toujours présent aux offices. Un bon croyant lobotomisé au Sang qui évitait toujours les questions existentielles, pas comme certains dépressifs qui aimaient prendre Izö pour un psychiatre. Et ce Skull - le priant avait oublié son nom et finalement s’en tapait pas mal, il avait prié l’Erÿn de le suivre au centre commercial afin de l’initier à la mode skullienne. « Pas que ton style soit pas bien hein ! Mais me disais que ça pouvait être sympa de voir c’que ça donnait sur toi… » Et alors, il lui avait fait essayer un tas de trucs, jeans, jupes, tee-shirts… Des tas de vêtements typiquement skulls qu’Izö ne portait jamais. Actuellement se trouvait sur son cul un pantalon taille basse noir en cuir qui moulait ses fesses ce qui plaisait visiblement au Skull qui avait tenu à entrer avec lui dans la cabine. Izöiã s’en foutait, il n’était pas exhibitionniste, mais encore moins pudique. Et alors qu’il se laissait mollement tripoter par le Skull qui triturait en ce moment le « Ned » gravé dans sa chaire, il se posait cette question. Pouvait-on niquer là-dedans ? Assez inconfortable tout de même. Sans doute une expérience à tenter après une bonne défonce au Guislène sans laquelle il se trouverait sans doute trop à l’étroit. Déjà, il était prisonnier, le corps de l’autre effectuant un magnifique rempart. Et malgré sa grande taille comparée à celui qui l’accompagnait, il paraissait tout aussi voire plus frêle encore, sans doute à cause de sa pâleur de cadavre qui ne le quittait jamais et accentuait cette impression de fragilité. « Ca te va à la perfection coco. – Ouais... J’ai l’air d’un rocker du Helmer. – Justement, c’est ça qu’est bien. » Justement, c’est ça qu’est bien. Izöiã répétait cette phrase dans sa tête en commençant à enlever le pantalon, et, agacé de ne pouvoir faire un mouvement, ordonna au Skull de sortir. Et il déguerpit comme un enfant disputé par sa mère, foudroyé par le regard de l’Erÿn.

Le noir. Il ne portait jamais de noir. Il assimila cette surprenante réalité qui vint le frapper alors qu’il contemplait peu convaincu le pantalon. Il n’avait jamais vraiment fait gaffe. Comme si, inconsciemment, il avait voulu montrer que non, il ne s’agissait pas d’un Skull déguisé, mais bel et bien d’un Erÿn. Cependant il aimait bien le noir. Il enfila son short violet sombre aux extrémités en dentelle (notons bien qu’il trouvait que les hommes plus trapus portant des shorts c’était abominable, ça faisait ressortir leurs pattes de poulets, mais sur lui le short trouvait une seconde vie beaucoup moins ringarde grâce à ses longues jambes toutes fines de jeune fille), ses bottes blanches et leur talon de quatre centimètres ainsi que sa veste plus simple, col en V, trois boutons. Et lorsqu’il tira le rideau de la cabine et que le Skull lui demanda : « Tu l’achètes finalement ? », il répondit : « Oui. » Peut-être qu’il resterait poussiéreux dans le dortoir, mais il était décidé : il lui appartiendrait. « Yeah. Y’avait que moi pour t’persuader. Ouais, tu t’es dit ‘’ça lui plait alors je l’achète pour lui’’ pas vrai ? Petit allumeur ah, ah. Même que… » Bavard. Skull X était aussi extrêmement bavard. Et il allait s’en taper des splendides monologues entiers de conneries. Tant qu’il s’en rendait pas compte, aucun problème. C’est ça qu’est bien. Ils marchaient côte à côte, Izöiã parfaitement fondu parmi la foule skulienne malgré des fringues claires qui auraient pu facilement le faire rayonner comme un lampadaire. Tiens. Il avait failli marcher sur quelque chose. Une feuille. Il aurait passé son chemin s’il n’avait pas remarqué la propriétaire tentant de traverser l’autoroute skulienne pour récupérer son bien. Les cheveux bruns faillirent le tromper, mais non. C’était bien une de ses semblables. Il haussa les épaules. Sans même regarder de quoi il s’agissait il ramassa la feuille, avança de quelques pas et la tendit à Mirmée sans un mot. Les crayons qu’elle tenait, sa tenue vestimentaire signifiaient au jeune priant qu’elle n’était pas là pour renflouer son armoire. Justement, c’est ça qu’est bien.

[HJ : Pardon d'avoir mis 40 ans ;__;]
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Mirmée Ruskavel
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MessageSujet: Re: Esquisses et talon brisé.   Esquisses et talon brisé. EmptyLun 1 Sep - 21:38

[Ça m’arrive aussi, comme tu peux le voir. o/]

Manqué. Il y eut bel et bien un pied, un talon, puis une botte. Blanche. Blanche ? Lentement, son regard, ascendant, glissa sur les jambes fines et fuselées, heurta le mauve d’une dentelle, puis les extrémités d’une veste, avant d’accrocher indécemment les traits d’un visage auquel elle trouva une dissemblance évidente avec ceux qui planaient à la même hauteur. Un copain. Que faisait-il ici ? Se mêlait sans doute, à l’occasion d’une simple promenade – comme elle, ou de façon définitive. Trop gris, trop pâle. Elle ajouterait bien une touche de couleur, juste-là, et il faudrait assurément laisser les yeux intacts, méritant ce privilège rien que pour leur aspect dérangeant, pour le malaise qu’ils étaient susceptibles de susciter chez autrui. Et cette peau. Il lui serait peut-être possible d’en recréer la pâleur sur fond noir, car une feuille blanche engendrerait, elle, une monotonie insolente. De prime abord, il ne semblait ni curieux, ni loquace, ferait en conséquence merveilleusement office de statue parfaite. Mais allons, soyons raisonnables. A d’autres, puisque le geste ne suivit aucunement la pensée : Mirmée ne prit pas la feuille. Elle considéra son semblable avec la même indécence, des pieds à la tête, de la tête aux pieds, murmurant parfois un « Je m’en vais, je m’en vais… » à l’adresse des Skulls qui, pourtant, ne la remarquaient qu’en la sentant, sans un regard, ni une parole. Inexpressive, elle tourna autour de l’Erÿn, fût-elle fauve ou charognard, qu’importait, imprimant le plus de détails possible. Non, elle ne le dévora pas, non, elle ne lui proposa rien. Restée derrière lui, Mirmée tendit un bras à son tour, calquant la position du sien, étendu, avec au bout cette feuille qu’elle ne daigna toujours pas prendre. Le reste suivit à vive allure. Un simple effleurement, elle saisit à peine le poignet inconnu afin d’en détailler les contours, puis la main, blanche tarentule, qu’elle abandonna très vite là pour finalement s’emparer de la feuille. Il était temps.

La proximité qu’elle se plaisait à établir systématiquement entre certaines créatures et elle ne la choquait pas outre-mesure. Elle jaugeait, touchait avec impudeur – ici rien de bien insistant, on ne lui en avait jamais tenu rigueur. Peut-être car cela ne tournait que très rarement au harcèlement… Ou bien était-ce simplement car il s’agissait de Skulls la plupart du temps ? Un semblable, cette fois, un Erÿn. Comment réagirait-il ? Elle n’en savait rien. Elle était une artiste, il comprendrait peut-être. Sans doute.
Ses pas la portèrent de nouveau face à lui, et ses lèvres s’étirèrent imperceptiblement, ombre de sourire en guise de remerciement. On la bouscula un peu. « Je m’en vais, je m’en vais… »
Un murmure négligemment emporté par la foule. Et le départ était sans cesse retardé. Par une envie, une curiosité qu’elle n’hésitait pas à laisser filtrer par le biais de ses yeux légèrement agrandis. Puis sa bouche s’entrouvrit, pour sûr quelque chose en sortit, sans vigueur, mourut donc encore une fois dans le brouhaha constant de la vague qui manquait parfois l’emmener un peu plus loin. Elle ne voulait pas crier. Qui sait, s’il lui répondait, l’autre Erÿn risquait de crier aussi, cela déformerait alors les traits de son visage. Inconcevable. Par conséquent, elle approcha d’un pas, laissa un Skull former un rempart entre eux, le temps de son passage, puis se pencha sensiblement sur l’inconnu, juste au-dessus de son épaule, de manière à ce qu’un souffle porteur de voix atteignît son oreille.

« Que faites-vous ici ? »

Interrogation incongrue. De quoi se mêlait-elle ? Précisément de ce qui ne la regardait pas. Elle ne venait pas ici pour rencontrer un confrère, mais des Skulls, une multitude de Skulls, une infinité. Maintenant qu’elle était là, devant lui, alors elle se questionnait. Comme elle ou comme un Skull ? De séjour ou sédentaire ? Posément, Mirmée se redressa, envisageant un refus, mais souhaitant tout de même une acceptation.
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Izöiã Vœwen
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MessageSujet: Re: Esquisses et talon brisé.   Esquisses et talon brisé. EmptySam 13 Sep - 14:56

Comme il détestait tout ce carnaval. Cette putain de lumière aveuglante, cette effervescence de Skulls qui quand ils ne renflouaient pas leur armoire venaient se faire découper par des psychopathes dans son genre. Mais qu’est-ce qu’il foutait là ?

Sourire.

A peine perceptible, presque invisible, de telle sorte qu’on pouvait se croire halluciner. Il vint s’installer discrètement sur les lèvres du garçon. Comment pouvait-il la qualifier ? Inconvenante ? Déplacée ? Non. Différente. Différente de l’image qu’il se faisait de ses semblables, cloportes tristes et inutiles. Il l’appréciait déjà. Où es-tu Erÿn bien élevé ? Toi, et ta vie plongée dans le superflu, qui ne sort jamais de ta cité puante… Surtout pas pour chopper un… Une… Talon brisé ? Sourire. Il ne pouvait que sourire. Il adorait cette sensation, comme… Comme de s’être fait violé. Oui, son apparence avait été violée par cette jeune femme. Elle et ses cheveux trop bruns. Elle et ses vêtements trop noirs. Mais saurait-elle aller plus loin comme… Saisir avec ses crayons et pinceaux sa personne, oui, le rendre, paradoxalement, plus vivant en le figeant sur une toile… Ce serait une expérience… Amusante. Il divaguait bien de son côté. Toute chose nouvelle l’intéressait, il ne fallait surtout pas se lasser. Si avoir un quotidien fait de chair et de sang finissait par l’ennuyer, il trouverait bien un moyen d’y remédier. Pour le moment beaucoup d’idées dégueulasses et de sordides pensées envahissaient chaque jour son esprit pour rendre sa compagnie lors des messes… Inoubliable. En bon comme en mauvais. Mais le statut de bourreau était son préféré. Etre juste une petite pute ne l’intéressait pas.

Et là alors, ça sera quoi ? Une perle rare, Izöiã ne la lâcherait pas. Il aimait son appétence, comme si ce que son regard avait pu lui offrir ne l’avait pas encore rassasiée. Parce qu’elle avait pu en un instant détailler son poignet et ses mains trop féminines avant de reprendre son bien. Des mains de jeunes filles pour faire couler le sang. Les mains, c’était quelque chose de capital… Il adorait les admirer de longues minutes lorsqu’un liquide rouge encore chaud se frayait un chemin entre ses doigts. Un murmure parvint doucement à ses oreilles : « Que faites-vous ici ? » Agréable surprise qu’il ne manifesta pas. Je suis là pour acheter des fringues à la con. Parce que j’avais rien d’autre à foutre que de servir de mannequin à un Skull dont j’aime trouer la peau de temps à autre. Des images exquises teintées de sang obstruèrent l’esprit du jeune Erÿn ce qui le fit étirer ses lèvres un peu plus. Il en baverait la prochaine fois. Oh oui. Il lui ferait tellement mal qu’il n’aurait plus même la certitude d’être immortel. Il refoula ses pensées malsaines loin dans sa tête et se rapprocha légèrement de l’artiste, puis pour l’imiter lui souffla : « Je joue à la poupée. ».Mais où était l’enfant ? Le locataire de son corps, comme tant d’autres avant lui, dont Ned était le véritable propriétaire. Un jouet a besoin de son enfant. Ici, chacun jouait les deux rôles. C’est ça qu’est bien. Et skull X qui n’avait toujours pas de nom, il avait la tronche enfoui dans un portoir où pendaient des manteaux. C’est ce que le jeune Erÿn constata en tournant légèrement la tête. Skull x, petit Skull x, c’est ce moment qu’il choisit pour se pointer. Comme si sa présence n’était pas indésirable. Comme si, franchement, honnêtement, il n’avait vraiment pas l’air con avec ses mèches jaune fluo. Mais surtout, il ne fallait rien cacher. Izoia laissa donc le Skull et le chapeau à plumes qu’il tenait lui entour les hanches d’une main et se coller à lui comme une mouche à merde. Une telle promiscuité répondait d’ores et déjà à plusieurs questions qui se bousculaient dans la tête de l’artiste. « Hey, Izö, regarde j’ai trouvé d’autres trucs pour assortir avec le pantalon et… Tiens c’est quoi ? Une réunion de famille ah, ah ? » Mais Skull x recula brusquement, petit problème vachement gênant d’aura. Il lui fallu rapidement mettre ses distance et Izöiã naturellement, ne sut si c’était plus physique que psychologique. Il le fit en tout cas, et avec un sourire vaguement gêné. « On testera ça plus tard. Vas-y, on se reverra à la prochaine messe. » Le priant avait gardé ses yeux rivés sur la jeune femme. Il n’avait absolument rien à cacher. Et qu’était-il pour le moment ? Un Erÿn un peu cinglé mu par une curiosité morbide et malsaine pour expliquer cette histoire de messe. Il était donc d’office catalogué… anormal. Tant mieux, on gagnerait du temps. Et en un regard, Skull x avait déguerpit apeuré comme une fillette. Son heure viendrait, mais pour l’instant l’objet de son attention était tout autre et bien plus… Captivant. Et alors, ça sera quoi ?
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Mirmée Ruskavel
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MessageSujet: Re: Esquisses et talon brisé.   Esquisses et talon brisé. EmptyLun 15 Sep - 20:49

Aucune main outrée ne vint à sa rencontre, nulle contrariété notable. Trop bien. Le spectre souriant ayant précédemment investi son visage garda de ce fait sa place, mais ne s’accentua pas au renseignement généreusement accordé. Elle avait négligemment jeté un coup d’œil par-dessus l’épaule de l’Erÿn, dans le vide, tandis que les mots trouvaient abri dans son oreille. Une poupée. Instantanément, les yeux de Mirmée glissèrent sur chaque parcelle de peau étrangère qu’elle était en mesure d’apercevoir, comme pour y trouver la justification de ses propos. Une poupée, assurément. Dont l’usage se réduisait à l’habillement ? Ce serait dommage. Du reste, jouait-il seul ? Pas qu’elle aimât ce jeu, au contraire, mais ne suffisait-il pas d’en modifier sensiblement les règles ? Là fut laissée la peau de l’Erÿn. Elle s’emportait. Pas le temps, pas le temps…

De sa position, la jeune femme ne chercha pas à apercevoir l’accompagnateur de son semblable, le vit simplement arriver, sans le saluer. Ce jaune fluo… C’était moche. Insultant. Elle lui trouva cependant un certain intérêt en l’observant. Un chapeau en guise de prolongement, il était petit, et enlaçait celui qui, jusque-là, avait été l’objet de son attention. Un Erÿn hors de Këelass, ça arrivait couramment, aisé de trouver son compte parmi les Skulls.

La boutade ne lui soutira aucun rire. Plutôt, elle dut se faire violence pour ne pas machinalement répéter « Ha, ha. », cinglante. Elle écarta toute hésitation d’un battement de cils, puis en revint à… Izö. Ça parlait de pantalon, d’autres trucs qui n’avaient pour elle aucune importance. Mais ce nom, Izö. Etait-ce un diminutif ? Elle le saurait peut-être, comme le lui signifiait implicitement le Skull que venait de prendre l’idée ô combien merveilleuse d’assainir l’air de sa présence. Les Skulls, elle les préférait silencieux. Sans rire insolent, sans éclaircissement de gorge, sans aspect insaisissable. Il n’y avait rien de pire que la voix d’un Skull, surtout si elle était belle, engendrait alors chez Mirmée une ombrageuse folie. Celle qu’elle offrait en retour faisait presqu’office de vengeance. Silencieusement satisfaite, elle se délecta de l’au revoir, intercepta le mot « messe », détailla une fois encore l’Erÿn, toujours dans l’espoir d’en tirer une réponse. Fondu à ce point dans une communauté étrangère. Disciple ou bien… ? Fidèle à elle-même, aucun jugement moral ne fut émis, ni intérieurement, ni extérieurement. Alors quoi ?

« Je viens de faire fuir votre compagnon de jeu. »

Simple constatation – elle le devinait aisément – suivie d’un regard éloquent, après s’être penchée sur lui. Oui, oui, elle s’emportait et son expression la trahissait sans doute. Pas le temps. Trouver quelque chose, un motif, vite, vite. Pas le temps.
Ce compagnon de jeu. Qui va à la chasse perd sa place. Mirmée la prendrait-elle ? D’abord, elle rangea la feuille, et le tout trouva une place confortable sous son bras. Les secondes défilaient, bientôt les minutes, et enfin, elle déclara solennellement, si bien qu’on en aurait presque ri.

« Je n’ai pas le temps de faire de vous mon prisonnier. » Sans préciser si elle en avait envie. Cela prenait une fausse allure de requête refusée. Restait que les mots employés n’avaient rien d’anodins, ils n’étaient pas là en guise d’ornements mais reflétaient bel et bien l’une des idées principales de l’artiste. « C’est sans doute un jeu plus subtil. J’ai passé l’âge de jouer à la poupée. » Véritable sourire cette fois, afin d’attester qu’elle ne se moquait aucunement de lui, bien au contraire, elle le prenait presqu’en complice. Alors, elle approcha davantage ses lèvres de l’oreille, l’effleurant presque, toujours dans la lignée de l’indécence qu’elle affichait coutumièrement. « J’aimerais que vous me donniez une raison de vous emmener. La messe, la prochaine messe... Parlez m’en. »

Désirait-il seulement qu’elle l’emmenât ? Cette question n’était pas de mise. Pour l’heure, elle cherchait un motif, une raison valable qui annihilerait cette atroce impression qu’elle avait de perdre son temps.
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